2014 Congrès annuel de l’Association canadienne des études africaines (ACEA)

Thème de la conférence 2014 de l’ACÉA

Les sciences sociales et les études africaines: Fluidité des frontières disciplinaires à l’ère postcoloniale

Date: Du 28 au 30 mai 2014
Place: Brock University, 500 Glenridge Avenue, St. Catharines, ON L2S 3A1

Organisée sous l’égide du Congrès annuel des sciences humaines

Les études africaines ont émergé comme champ académique dans les années 1950 et 1960 à la suite de la libération du joug colonial. La recherche en sciences sociales s’est dissociée des liens de la politique coloniale sans toutefois véritablement s’émanciper de cet héritage. Mais les études africaines sont entrées dans le domaine des sciences sociales comme champ d’étude à travers lequel les pays africains sont devenus non plus des objets mais désormais des sujets de réflexion académique. Le Moyen-Orient, l’Asie, l’Amérique latine et les Caraïbes sont devenus des champs d’études régionales, et des communautés issues de l’ancienne expérience coloniale ont vu l’Association des Études Africaines se connecter à d’autres organisations comme le Conseil canadien des sociétés savantes d’études régionales (CCSSER) (Canadian Council of Area Studies Learned Societies (CCASLS)), organisation née au début des années 1990 avec l’avènement de la mondialisation mais désormais obsolète.

Si la décolonisation politique a donné naissance à un nouveau champ d’études, la fin des années 1970 et 1980 a en revanche connu d’autres changements liés au concept de post colonialisme, très souvent associé à la critique d’Edward Said sur l’orientalisme qui diabolisait l’Autre. Un impact positif de ce qui est parfois connu comme le tournant linguistique, culturel ou post-moderne, est le passage de l’économie politique et l’étude des structures sociales aux réflexions sur la culture, le discours, le genre et la race. Cela n’a toutefois pas réduit l’hégémonie continue de l’eurocentrisme dans le domaine de la science, dans la publication et dans le développent international. Certains pourraient même affirmer que le champ d’étude africaniste reste autant « sous-développé » dans l’après Guerre froide ou la période de mondialisation que les économies africaines l’étaient sous la colonisation et les plans d’ajustement structurel.

Les études africaines, en tant que domaine d’étude, incluent plusieurs disciplines mais sont dominées par les sciences sociales. Cependant, depuis le tournant culturel, il a incorporé la philosophie, la religion, la littérature et la critique littéraire. Tout cela alors que les frontières entre l’histoire, la politique, l’anthropologie et la sociologie, bien que non dépassées, demeurent tout de même partiellement fracturées. Les études africaines intègrent désormais les régions de l’Océan Indien et de l’Atlantique, les études comparatives et transnationales, l’histoire croisée, aussi bien que les enjeux migratoires et les diasporas.

La conférence sollicite des réflexions sur les trajectoires passées, présentes et futures des lettres et sciences sociales sous la bannière des « Études africaines ». Comment a-t-elle évolué comme discipline ? Quels ont été les changements théoriques et méthodologiques qui ont accompagné les études postcoloniales ? Comment ces disciplines peuvent-t-elles être intégrées sans toutefois sacrifier leurs rigueur et fondements épistémologiques ? Devrions-nous être multidisciplinaires ou interdisciplinaires? Quelle est la pertinence des sciences humaines, à leur état actuel, au vu de la situation de l’Afrique?

Quoique nous sollicitions des propositions de communications abordant spécialement des questions d’ordre général comme celles indiquées ci-haut, la conférence sera organisée de manière à ce que la plupart des ateliers soient multidisciplinaires. Ce format offrira ainsi aux différents chercheurs l’opportunité d’engager un dialogue avec des collègues d’autres horizons scientifiques. Dans le but varier les approches méthodologiques et disciplinaires, les thèmes de la conférence seront donc subdivisés en différentes sections des «études africaines ».

AXES POSSIBLES DE RÉFLEXION:

  • Études sur l’esclavage
  • Guerres, conflits et résistances
  • Droits humains et justice sociale
  • Études religieuses
  • Race, ethnicité et genre
  • Diasporas et migrations
  • Études africaines: présentations théoriques et méthodologiques
  • Travail et questions foncières
  • Cultures, coutumes diverses et enjeux de la modernité

Lors de cette rencontre, l’ACÉA et la Société historique du Canada (SHC) sponsoriseront des ateliers conjoints en vue d’examiner les thèmes du Congrès et de l’Association sur la fluidité des frontières et des disciplines. Le point focal de l’ACÉA sera les sciences sociales et la signification des « Études africaines ». Par conséquent, nous invitons à proposer des communications touchant aux aspects méthodologiques et optant pour des perspectives multidisciplinaires. Nous parrainerons les ateliers portant sur :

  • L’histoire et les autres disciplines
  • Les pratiques culturelles à travers l’histoire

Programme


Publié le 14 juin 2018