2015 Congrès annuel de l’Association canadienne des études africaines (ACEA)

 

Thème de la conférence 2015 de l’ACEA

Idées sur l’Afrique

Date: Du 3 au 5 juin 2015
Place: Université d’Ottawa, 75, avenue Laurier Est, Ottawa, ON, K1N 6N5

Organisée sous l’égide du Congrès annuel des sciences humaines

Programme

Avec leur accession à l’indépendance dans les années 1950 et 1960, les enjeux de la liberté sont devenus cruciaux pour les États africains. L’oppression esclavagiste, la domination coloniale et la violence ont été transcendées par la liberté nouvellement conquise, alors que celle-ci était niée sous l’apartheid en Afrique du Sud et sous le régime ségrégationniste en Rhodésie. On se souvient encore de cette déclaration de Nkrumah: « Quand je parle de la liberté et de l’indépendance pour l’Afrique, je veux dire que les Africains devraient constituer la majorité de tout gouvernement en Afrique. » Des écrivains tels que Mudimbe (The Invention of Africa), Eric Hobsbawm & Terrence Ranger (The Invention of Tradition) et Edward Said (Orientalism) privilégient dans leurs concepts le constructivisme social. Il y avait aussi ceux, comme Kwame Nkrumah, Leopold Sédar Senghor, Amilcar Cabral, Julius Nyerere et Nelson Mandela, pour qui le projet nationaliste devait se traduire par une liberté totale qui, dans plusieurs cas, reste encore un malheureusement défi ambitieux.

Les obstacles étaient pourtant importants : l’héritage colonial, les idées contradictoires des présidents, des philosophes, des politologues et d’autres intellectuels sur la nature idéologique des états postcoloniaux. Tout cela s’est complexifié davantage dans un monde désormais global. Il en va de même pour les questions telles que le développement, la citoyenneté, et même de la perception de l’Afrique. Très souvent, ONG, missionnaires, politiciens, universitaires, réalisateurs et journalistes ont « manufacturé » des idées parfois réductionnistes, sinon problématiques, sur l’Afrique.

Sans se limiter à celles-ci, cette conférence annuelle de l’ACÉA évaluera les questions suivantes :

  • Quelle idée projette l’Afrique d’elle-même lorsqu’on examine attentivement la question de la vie et de la mort au sein de l’Afrique postcoloniale?
  • Sous quelles conditions l’Afrique deviendra-t-elle une partie du soi-disant village global?
  • Comment les engagements de l’Occident en Afrique ont-ils affecté autant l’Afrique que les puissances qui y interviennent?
  • Quels présupposés idéologiques (raciaux, religieux, économiques, évolutionnistes) ont soutenu de tels engagements? Comment ceux-ci ont-ils à leur tour influencé ces présuppositions?
  • Quels enjeux locaux (religieux, économiques, politiques, théoriques) favorisent les interventions étrangères en Afrique? Quelle est leur « légitimité » et sur quels critères se base-t-on pour en évaluer la « pertinence »?
  • Comment la diaspora contemporaine peut-elle transformer et/ou a-t-elle transformé la perception de l’Afrique en influençant les politiques conçues en Occident à son égard?
  • Quelles constructions politiques, religieuses ou philosophiques, si elles existent, définiraient « l’africanité »?
  • La littérature « nationale » ou « africaine », est-elle une construction raciale, culturelle ou géographique?

Le congrès de ACEA de 2015 s’intéresse aux Idées sur l’Afrique, à l’État en Afrique, au développement, à la place de l’Afrique dans la communauté internationale, et à la liberté dans le monde postcolonial. Idées sur l’Afrique cherchera donc à examiner les (auto)représentations de l’Afrique, avec un accent particulier sur la crise de la nation et de la citoyenneté postcoloniale, ainsi que des questions touchant entre autres à la démocratie et aux droits de la personne. On interrogera les modalités selon lesquelles les idées sur l’Afrique se construisent, à la fois à l’intérieur comme à l’extérieur du continent.

Quoique nous sollicitions des propositions de communications individuelles abordant spécialement des questions d’ordre général comme celles indiquées ci-haut, l’ACEA encourage aussi des propositions d’ateliers (panels) en rapport direct ou indirect au thème du congrès. Le comité d’organisation se réserve le droit d’apporter de légères modifications à la structure initiale des ateliers. La conférence sera organisée de manière à ce que la plupart des ateliers soient multidisciplinaires. Ce format offrira ainsi aux différents chercheurs l’opportunité d’engager un dialogue avec des collègues d’autres horizons scientifiques.

Chaque proposition de communication indiquera clairement le nom de son auteur.e, son affiliation, et présentera un titre, un texte de proposition (150 à 300 mots) ainsi que quelques mots-clés.

Chaque atelier devra comprendre au moins quatre communications. Les responsables d’ateliers devront fournir un titre, une brève description (150 à 300 mots), une liste des sujets abordés ainsi que les coordonnées des participant.e.s à l’atelier.

Le comité éditorial de la RCEA sélectionnera les meilleures communications pour une publication dans un numéro spécial de la revue.

La date limite de soumission des propositions de communications et des ateliers est fixée au 1 mars 2015. Veuillez soumettre votre proposition de communication et/ou d’atelier à l’adresse courriel suivante : CAASACEA@carleton.ca

Les informations au sujet des frais d’enregistrement sont disponibles sur le site internet du Congrès: http://congres2015.ca

Le Comité d’organisation, le Comité exécutif de l’Association, ainsi que tous ses membres ont hâte de vous accueillir à l’Université d’Ottawa en juin 2015.