2013 Congrès annuel de l’Association canadienne des études africaines (ACEA)

 

Thème de la conférence 2013

L’afrique en communication: Technologie numerique, representations et pouvoir

Institute of African Studies, Carleton University, Ottawa, Ontario, Canada
1-3 mai 2013

La « révolution numérique » de l’Afrique est une expression de plus en plus présente dans les médias, la production académique et la littérature « grise » des organismes non-gouvernementaux, donateurs, et entreprises du secteur privé. Une pléthore de reportages signale l’adoption extensive de formes variées de technologies numériques au sein de différentes populations et organisations du continent, de même que les rôles multiples qu’elles jouent dans des champs aussi disparates que les banques, l’agriculture, la musique et les mouvements sociaux. Ces récits plutôt optimistes relatant opportunités, innovations ou transformations dans le monde des affaires, ainsi que les demandes des jeunes pour le changement, font concurrence aux discours habituellement associés à l’Afrique, à savoir famines, conflits, maladies et pauvreté..

L’importance croissante de cette “Afrique en communication” offre une alternative importante aux images dominantes d’Africains victimes de cupidité, d’exploitation ou d’autoritarisme. Ce nouvel intérêt mérite néanmoins une analyse rigoureuse s’attachant aux représentations, aux formes de pouvoir et aux dynamiques sociales et culturelles qui entrent en jeu dans les usages de l’internet, des vidéos, des services de messagerie SMS et autres technologies numériques. En outre, il est nécessaire de réfléchir aux autres formes de communications – conventionnelles et non conventionnelles – utilisées par les Africains, ou encore pour parler de ceux-ci. Ces formes peuvent à la fois croiser les “nouvelles technologies” ou être éclipsées par leur présence. Elles influencent les films, les vidéos, divers genres littéraires, la télévision, les journaux, la musique, les multiples genres de témoignages oraux dont ceux des lieux urbains comme les rumeurs, les “histoires de la rue” ou! « radio trottoir ».

Pour sa 43ème conférence annuelle, tenue sous les auspices de l’Institut d’Études africaines de l’Université Carleton, l’Association canadienne des études africaines (ACÉA) sollicite des contributions touchant le thème de l’Afrique en communication, qui explorent non seulement les usages et les représentations liés aux technologies numériques en Afrique mais aussi les façons plus larges par lesquelles des Africains de diverses appartenances communiquent à la fois préoccupations, opportunités, désirs, histoires, savoirs, libertés et surveillance, par l’entremise de différents médias. Parmi les questions reliées à cette problématique, soulignons les suivantes : qui sont les différents acteurs qui utilisent et distribuent les technologies numériques et profitent de leur expansion? Quelle est l’ampleur des lignes de partage du monde numérique, et à dans quelle mesure la classe sociale, le sexe, et la situation géographique comptent dans ces divisions?

Qui sont les apôtres de la « révolution numérique » et en quoi leurs proclamations influencent-elles l’usage par les Africains des technologies numériques? Le terme de « révolution » correspond-il véritablement à la nature des changements économiques, sociaux, culturels et techniques observables dans certaines régions du continent? Quels sont les récits sociaux de ces technologies? Dans quelles circonstances – informelles ou institutionnelles (musées, archives) – ces technologies rencontrent-elles des formes de mémoire publique et quelles en sont les conséquences? Quelles sont les compagnies africaines qui utilisent ces technologies et qui innovent de ce fait? Quelles sont les répercussions socioéconomiques de ces techniques et les économies politiques qu’elles impliquent? Quelles voix institutionnelles parlent d’une telle « révolution » et, surtout, quelle est son influence sur les investissements, les politiques, les affaires extérieures et les activités économi! ques?

Comment ces technologies s’arriment-elles à la culture publique dans ses formes courantes et historiques, aux institutions et aux pratiques religieuses, aux cosmologies, aux philosophies et aux arts? Avec le développement de l’internet, quel est le futur de la presse écrite africaine et comment reconstruit-elle son lectorat, particulièrement en rapport avec le clivage numérique? Comment les textes littéraires et filmiques influencent et représentent-ils ces nouveaux médias ? Existe-t-il d’autres façons de comprendre « l’Afrique en communication» dans la seconde décennie du 21ème siècle?

L’ACÉA et sa revue, la Revue canadienne des études africaines, restent, depuis longtemps, des plateformes importantes pour les travaux académiques au sujet du le continent africain. C’est dans cet esprit que la conférence accueillera des présentations, table-rondes, et panels interdisciplinaires, non seulement sur la problématique du congrès, mais aussi sur un large éventail de sujets reliés à l’Afrique, en vue de faciliter une discussion ouverte et variée sur « L’Afrique en communication». La rencontre donnera donc l’occasion de partager, en français ou en anglais, les résultats de recherches concernant l’État en Afrique, la société civile, les migrations, l’esclavage, la place de l’Afrique dans les affaires internationales, les conflits sur le continent, les pratiques linguistiques et littéraires, les dynamiques religieuses, etc. Vu la nature bilingue de l’ACÉA, les propositions de communications et d’ateliers en français sont particulièrement bienvenues.

Le congrès mettra en évidence la recherche innovatrice sur l’Amérique latine et les Caraïbes (ACÉLAC) que l’on produit tant au Canada que dans le reste de l’hémisphère. En 2013, le congrès de l’ACÉLAC chevauchera la réunion annuelle de l’Association Canadienne des Études Africaines (ACEA) qui se tiendra également à l’Université Carleton du 3 au 5 mai 2013 . Le vendredi 3 mai 2013, des évènements spéciaux seront organisés conjointement par l’ACÉLAC et l’ACÉA afin de discuter, d’une part, de la situation actuelle en Haïti, de la présence haïtienne au Canada ainsi que de celle du Canada dans ce pays; et d’autre part des questions des représentations, formes de pouvoir et dynamiques sociales et culturelles résultant des usages de différentes formes des technologies numériques en Afrique.

Nous encourageons les propositions qui favorisent ou résultent de la collaboration scientifique entre l’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes.)

Programme